​Addiction au numérique ?

Pourquoi lever les yeux ?

Par l’association Lèves les yeux

Pourquoi lever les yeux

Il se vendait en 2017 environ 50 smartphones par seconde dans le monde, soit 4,3 millions par jour, 130 millions par mois et plus d’1,5 milliards par an. Depuis que vous lisez cette page, il s’en est déjà vendu plus de 1 500… C’est en Chine qu’on trouve le plus grand nombre d’utilisateurs de smartphones (713,31 millions) devant l’Inde, les États-Unis, le Brésil et la Russie. Avec 42,4 millions d’utilisateurs de smartphones, la France se situe à la onzième place mondiale. En 6 ans seulement, on est passé de 17% de Français équipés à 73%.

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Le temps d’écran des Français a littéralement explosé depuis une dizaine d’années pour occuper désormais les deux tiers du temps éveillé en moyenne. En 2012, il était d’environ 5h40 en moyenne par jour. En 2019 il atteint un peu plus de 10h, et jusqu’à 11h45 pour les 16-24 ans (ou 13h30 si l’on cumule les différents écrans !) selon les chiffres du baromètre de la santé visuelle 2019 – OpinionWay pour l’AsnaV. Pour rappel, les journées comptent environ 16 heures éveillées…

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Un quart des étudiants français passent plus de 6 heures par jour sur leur smartphone et 4 étudiants sur 10 se disent incapables de se passer de leur smartphone pendant une journée. Ce constat d’impuissance constitue la définition de l’addiction, qui « se définit comme la dépendance d’une personne à une substance ou une activité génératrice de plaisir, dont elle ne peut plus se passer en dépit de sa propre volonté. Elle est probablement liée à une libération d’endorphines dans la circulation sanguine en rapport avec le plaisir procuré, c’est d’ailleurs ce qui la différencie du comportement obsessionnel compulsif. » (def.)

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L’étude des usages montre que le smartphone est devenu le premier support d’accès à Internet, et qu’il se différencie des autres supports par la prééminence du divertissement et de la communication (…) A la différence de l’ordinateur ou de la tablette, les smartphones sont utilisés principalement pour des applications de communication et de divertissement, au premier rang desquelles les réseaux sociaux, les messageries instantanées, les jeux et les vidéos.

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90% du temps mobile est passé dans les applications (Flurry Yahoo). En 2017, 197 Milliards d’applications ont été téléchargées, avec en première place les applications de jeux

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Les concepteurs de ces trois produits embauchent des neuropsychiatres pour les aider à façonner des mécanismes cognitifs d’addiction. Indépendamment des injonctions à l’équipement en smartphone et à son renouvellement, on trouve donc aujourd’hui un ensemble de techniques de captation de l’attention (la « captologie » regroupe ces techniques, racontées notamment par Tristan Harris, ancien employé de Google, au sein du Center for Humane Technology). D’un côté de l’écran, des équipes composées d’ingénieurs, de spécialistes marketing et de neuroscientifiques experts dans l’art de la captation de l’attention. De l’autre côté, des personnes de plus en plus jeunes et de plus en plus seules, en quête de shoots de « dopamine ».

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Pour l’usager, cela se traduit par le renseignement obligatoire des informations de paiement, le renouvellement automatique de ces paiements, des algorithmes de recommandation, des moteurs de recherche auto-complétifs, par le déclenchement automatique des vidéos, la suggestion automatique des contenus, l’intégration automatique de publicité, les systèmes de notifications PUSH, le scroll infini, etc. Ces innovations fonctionnelles ont toute en commun de réduire l’activité consciente des usagers, au prétexte de lui faciliter la vie. C’est l’effet « pilote automatique ». Cette automatisation permet en outre la remontée continue des données qui sont ensuite valorisées pour du ciblage publicitaire.

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Il y a d’abord la nocivité sur le développement neurologique des enfants. Le cerveau est une matière malléable et en formation jusqu’à 25 ans environ. La surexposition aux écrans a des conséquences visibles sur la formation physiologique du cerveau, et fait peser sur nous une menace anthropologique planétaire. Michel Desmurget recommande de ne pas mettre en contact nos enfants avec un écran avant 6 ans (et surtout pas de smartphone), et le moins possible après… C’est aussi la recommandation de l’Organisation Mondiale de la santé.

Ces retards dans le développement neurologique se traduisent par des troubles de l’attention, une prévalence de l’obésité et des retards de langage (lire Michel Desmurget, la Fabrique du crétin digital), sans parler de la nocivité des ondes sur la mémoire figurale des enfants qui correspond à la dimension spatiale de la mémoire ;

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On observe également une réduction de nos facultés cognitives déléguées aux outils numériques, en particulier notre mémoire, notre vue (Voir le baromètre annuel de la santé visuelle réalisé par Opinion Way pour l’ASNAV, dont les chiffres sont chaque année plus alarmants), notre capacité de concentration (Voir Bruno Patino, La civilisation du poisson rouge), ;

La surexposition aux écrans influe aussi grandement sur notre sommeil (Voir l’étude publiée par Santé publique France le 12 mars 2019 et l’article dans Nature) avec une baisse en qualité et en quantité de sommeil. Nous avons perdu en moyenne 1h30 de sommeil en 50 ans, pour atteindre 6h42 de moyenne en France en 2019, et l’une des principales causes de ce phénomène est le temps d’écran (Étude Santé publique France du 12 mars 2019).1

Plus largement on constate une érosion générale de nos capacités d’attention et de concentration, avec des conséquences dramatiques sur la convivialité, l’empathie et in fine notre aptitude au bonheur individuel et collectif.

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Une baisse de l’empathie en raison de la réduction des « connexions humaines », qui nous déshabituent des émotions humaines « dans la vraie vie ». Sherry Turkle évalue cette baisse à 40%. Professeure au MIT, elle a étudié pendant 30 ans l’impact des technologies sur les jeunes, et a démontré une baisse de 40% de l’empathie sur une cohorte d’étudiants américains, directement liée à la hausse des usages numériques. (Lire Sherry Turkle, « Seuls ensemble », Éditions de L’Echappée, 2015).

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Le bien être des individus est mis à mal par l’usage intensif des réseaux sociaux, qui substituent des relations humaines fondamentales au bien-être par des relations virtuelles, et érodent l’estime de soi à force de comparaison permanente. Lire notamment les études et articles publiés par la chercheuse américaine Jean Twenge : http://www.jeantwenge.com. Selon elle,  « le nombre d’adolescents américains qui voient un ami au moins une fois par jour a baissé, entre 2000 et 2015, de… 40% ».

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La démocratie en danger : la prise de pouvoir des entreprises du numérique explique aussi la désaffection du politique et notre difficulté à nous engager collectivement, sans parler des difficultés des Etats à rétablir la balance. Soyons conscients de leur pouvoir pour ne pas abandonner trop vite notre souveraineté… Aldous Huxley nous mettait en garde contre l’asservissement volontaire par le divertissement en 1931… Comment s’engager si l’on est distrait constamment ?

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Les technologies numériques aliènent les enfants et les adolescents.

 » En 2005, une recherche menée par le fabricant d’équipement informatiques Hewlett packard, à Londres, révèle que le QI des personnes distraites par les courriels et les appels téléphoniques chute de dix points. un impact comparable à la perte d’une nuit de sommeil. (Wilson, 2005) »

 » Les smartphones décuplent interruptions et perturbations. Les utisateurs consultent leut téléphone en moyenne toutes les cinq à douze minutes durant leurs heures d’éveils. Et 72 % des jeunes et 48 % des parents se sentent obligés de répondre immédiatement aux messages et notifications qu’il sreçoivent (Common Sense, 2016). Meme la simple présence de son smartphone déconcentre son propriétaire. »

 » une étude réalisée avec 800 étudiants de l’Université du Texas, à  Austin, aux Etats-Unis, a testé les capacités cognitives de trois groupes : les membres du premier groupe ont laissé leur smartphone à l’entrée de la salle de cours, ceux du deuxième l’ont glissé dans leur poche, ceux du troisième l’ont posé sur la table. Le plus performant est celui dont les membres l’ont laissé àl’entrée de la salle. Conclusion : plus l’appareil est à portée de main, plus il mine les capacité intellectuelles ».

Cité dans La Revue Durable, automne hiver 2019, num 63, page 32.

 

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Envoyé Spécial 

« L’addiction aux écrans : héroïne numérique »

– France 2 – 18/01/2018




Mission interministérielle de lutte contre les drogues et conduites addictives, août 2018

Lire ici – un document du gouvernement français sur les précautions à prendre pour les enfants

Source : http://www.drogues.gouv.fr/comprendre/ce-qu-il-faut-savoir-sur/lexposition-aux-ecrans

« Selon des données scientifiques, généralement britanniques ou nord-américaines reprises en France par un site de référence https://lebonusagedesecrans.fr, tel que cité ci-dessous, le temps
passé devant un écran est corrélé à une forme physique moins bonne et à des problèmes de santé mentale et de développement social. Une pratique excessive peut avoir des conséquences :
 sur le développement du cerveau et de l’apprentissage des compétences
fondamentales. Les enfants surexposés aux écrans ont plus de risques de souffrir d’un retard de langage que les autres. Une étude récente menée par des chercheurs québécois et américains a mis en évidence l’impact sur le long terme d’une exposition importante aux écrans dans les premières années de vie. Cette étude a montré que chaque heure supplémentaire passée devant la télévision par un enfant en bas âge diminuait ses
performances scolaires à l’âge de 10 ans : moindre intérêt pour l’école, moindre habileté au plan mathématique. Cette surexposition précoce entraînait également une moindre autonomie, une moindre persévérance et une intégration sociale plus difficile avec notamment un risque accru de souffrir d’une mise à l’écart par ses camarades de classe.

 sur les capacités d’attention et de concentration : ceci est vrai même si l’enfant se trouve dans une pièce avec la télévision allumée sans qu’il la regarde.

 sur le bien-être et l’équilibre des enfants : (…) »

 

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 Le téléphone portable, une arme d’addiction massive

Temps Présent, émission de la Radio Télévision Suisse (RTS). Ajouté le 11 janv. 2019.

Avec l’apparition du premier smartphone en 2007, la première génération d’ados « smartphone-compatible» est née et avec elle toutes les inquiétudes liées à l’utilisation excessive du téléphone portable. Entre dépendance et addiction la frontière est fragile et on ne s’en rend pas toujours compte. Comment limiter, voire interdire, un outil que nous utilisons tous ? Et surtout dont personne ou presque ne pourrait se passer ?








« Smartphone, pourquoi il rend con »

article de Charlie Hebdo au sujet du  livre « Le troisième cerveau. Petite phénoménologie du smartphone » de Pierre Marc de Biasi, CNRS édition

Lire ici



Une médecin alerte sur les dangers des écrans pour les enfants








La surexposition des jeunes enfants aux écrans

par le professeur Daniel Marcelli

Président de la Société Française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent





Champs électromagnétiques,

ce qu’il faut savoir

  prospectus à télécharger sur la 5G, la WIFi, l’électricité, les normes et l’industrie du doute….

Lire ici


 à compléter par le prospectus à télécharger sur les écrans, les enfants et les champs électromagnétiques:

Télécharger ici




Films :

« ​Hyperconnectés, le cerveau en surcharge »

Vers l’éditeur du film

Email, SMS, fils d’actualité, blogs, réseaux sociaux, e-commerce, etc…
Le déluge d’informations qui inonde la planète depuis quelques années nous atteint, directement et quotidiennement, dans nos vies privées comme professionnelles. A moins de s’isoler dans des contrées désertes ou éloignées, impossible de ne pas être soumis à la déferlante d’informations. Partout, nous emportons avec nous les outils qui nous permettent de rester connectés en continu avec nos proches, nos collègues, nos amis… et finalement, la planète entière.
Ce flux incessant d’informations affecte-t-il notre santé ? Donne-t-il naissance à de nouvelles pathologies ?





Alain Damasio, écrivain

sur France Culture

Contributeur d’un Eloge des mauvaises herbes (Les Liens qui libèrent, 2018) et du recueil Au bal des actifs : Demain le travail, une anthologie parue en 2017 à La Volte, maison d’édition indépendante qu’il a co-créée, Alain Damasio est surtout connu pour son roman fondateur, La Zone du Dehors (1999, réédité par La Volte en 2007).

Cette œuvre présentée comme la suite de 1984 (1949) de George Orwell est riche d’un univers propre, dépeignant une société de contrôle où les catégories sociales sont organisées en un système de notation qui transparaît jusque dans le nom des individus.

Comment prendre la mesure de ce qui nous arrive ? La technologie va-t-elle, si ce n’est pas déjà fait, changer nos vies et nous changer, dans notre rapport au corps, à autrui, à nous-mêmes? Quels possibles, quelles limites, quels dangers aussi, de l’utopie transhumaniste?

Écouter ici

 ou ici

Voir ici :








Sélection de différents articles

http://www.rfi.fr/technologies/20131026-addiction-telephone-portable-phenomene-planetaire-smartphone/

​https://letelephonemobiletpe.wordpress.com/ii-le-telephone-portable-un-danger-2/3-une-destruction-sociale/

http://e-psychiatrie.fr/situations-ou-appeler-a-laide/addiction-au-portable-psy-psychiatre-paris/

http://www.atlantico.fr/pepites/nomophobie-addiction-telephone-portable-326143.html

http://www.phonandroid.com/addiction-smartphones-on-vous-dit-tout.html

http://sante-medecine.journaldesfemmes.com/faq/37881-nomophobie-addiction-au-telephone-portable

http://www.endocrino-psychologie.org/revue-de-presse/127-la-revolution-du-portable-les-dangers-de-laddiction.html





Fiction « Monde connecté, corps malades » : un conseil municipal débat des champs électromagnétiques, des compteurs communicants et de l'(in)intelligence artificielle

Lire ici

Une réflexion sur “​Addiction au numérique ?

  • 2021-10-16 à 10 h 44 min
    Permalien

    Grand merci pour votre dossier très bien documenté. Je prépare un mini dossier pour mon association (périgny17antilinky) que l’on va présenter aux élèves et aux parents de Périgny.

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