Smart city -Objets connectés – Intelligence artificielle-technologie numérique
La technologie numérique ne sauvera pas le monde.
Le danger des objets connectés,
de la « ville intelligente » (smart city)
de l'(in)Intelligence Artificielle
et du transhumanisme
Espionnage des jouets connectés, voir en bas de page
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Argumentaire contre la smart city,
document de synthèse évolutif servant contre le projet de Rodez, dont une version fut envoyée en janvier 2020 aux élus Ruthénois, par le collectif du Vallon.
(mis à jour septembre 2020)
Lire ici
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Renaud Garcia sur radio Libertaire
au sujet du courant anarchiste Naturien,
sur la société de contrainte,
sur le rapport entre technologie et capitalisme
Ecouter un extrait ici
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TECHNOPOLICE ET SMARTCITY
Déploiement de la 5G, drones, reconnaissance faciale, capteurs sonores, big data, GAFAM et transformations mercantiles de la ville, l’enfer est sur terre, il est souvent bardé de technologie et on peut toujours le faire reculer.
Cette semaine Mayday donne la parole à ceux qui travaillent depuis des années sur ces questions. Felix Treguer de la Quadrature du net [1] nous présente les technologies de surveillance aujourd’hui déployées dans l’espace urbain et plus globalement cette tendance qu’ont les gouvernements à trouver des solutions aux problèmes qu’ils se posent dans la course à l’innovation. Matthieu Adam et Hervé Rivano reviennent sur l’idée de smartcity à partir de la capture des données par les GAFAM notamment. Une captation qui produit des transformations spatiales dont ils parlent plus largement dans l’ouvrage « le capital dans le cité » qui vient de sortir aux éditions Amsterdam
Enfin, il est aussi question d’illectronisme, d’Amish et de personnes en lutte contre la 5G et son monde.
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Et si on éteignait un peu plus souvent les écrans ?
Pour vivre libres, sortons du bocal numérique
31 octobre 2020 / Celia Izoard (Reporterre)
https://reporterre.net/Pour-vivre-libres-sortons-du-bocal-numerique
On étouffe là-dedans, non ? » L’autrice de cette chronique s’en prend à notre société régie par le capitalisme numérique : chacun y est poussé à vivre dans son bocal, pour la plus grande joie de l’État et de la Silicon Valley. Elle prévient : « Une société pleinement informatisée a toutes les chances de déboucher sur une société totalitaire. »
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À la fin du Quai de Wigan (1937) [1], George Orwell analyse l’assujettissement par la machine. Un monde où elle serait omniprésente aurait tué le travail créatif, atrophié les sens et détruit la volonté d’agir par soi-même. Il a cette formule saisissante : « L’aboutissement logique du progrès mécanique est de réduire l’être humain à quelque chose qui tiendrait du cerveau enfermé dans un bocal. »
On trouverait difficilement meilleure image pour décrire la situation créée par le capitalisme numérique.
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L’autre avantage de conserver les humains dans des bocaux, c’est l’éventail de paysages que les fabricants de bocaux peuvent présenter sur les parois. « Quand vous tapez « changement climatique » sur Google, selon où vous vivez, vous aurez des réponses différentes, explique Justin Rosenstein, ancien ingénieur Facebook et Google. Dans certaines villes, on vous suggèrera « le réchauffement climatique est un canular », dans d’autres, « le changement climatique détruit la nature ». Cela dépend d’où vous faites la demande et des centres d’intérêt que Google connaît. »
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La technique la plus rentable consiste à retourner complètement le bocal sur lui-même. Sensationnelles, captivantes, « les fausses informations rapportent plus d’argent aux entreprises, constate Tristan Harris. Sur Twitter, les fake news se diffusent six fois plus que les vraies. » Les plateformes favorisent donc les contenus démontrant que la Terre est plate, que personne n’a jamais marché sur la lune, ou que les ONG écologistes font brûler l’Amazonie. Désorienté, le sujet ne veut plus quitter son bocal, car le monde extérieur lui paraît insupportablement inversé. Il retourne donc partager des vidéos et des messages avec des gens qui habitent le même genre de bocal.
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On sait depuis quatre décennies qu’une société pleinement informatisée a toutes les chances de déboucher sur une société totalitaire. En 1979, face aux grèves et aux actions menées en France contre les ordinateurs et l’horizon d’une société de surveillance [2], le gouvernement avait dû organiser un grand débat national. À l’époque, pour rassurer la population, le président Valéry Giscard d’Estaing avait pointé la situation à laquelle il ne fallait surtout pas arriver : « Poussé à l’extrême, l’usage de la télématique pourrait être la suprême aliénation. L’homme deviendrait un consommateur d’images et de signes placé devant un écran universel capable de solliciter tous les savoirs, toutes les mémoires et tous les services. » [3]
[2] Comme le raconte Célia Izoard dans le chapitre « L’informatisation, entre mises à feu et résignation » de Luddites en France, L’Échappée (2010) : « À l’automne 78, des grèves préventives éclatent à la Poste contre la séparation des PTT et l’impérialisme informatique « qui allait balayer le facteur d’une pichenette » ; en janvier et février 79, c’est un mouvement contre les suppressions d’emploi qui immobilise l’Union des Assurances de Paris et les banques, dont on craint qu’elles ne deviennent la « sidérurgie de demain » ».
[3] Son intervention, prononcée en septembre 1979, est en ligne ici http://diccan.com/Autres_auteurs/Giscard.html
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Cette infrastructure électronique a fourni aux États une capacité de contrôle qui donne au télécran de 1984 des airs de gramophone. Elle leur a aussi donné une nouvelle légitimité à l’exercer. Mariner trop longtemps dans un bocal pouvant rendre très fou et très violent, voilà un bon prétexte pour superposer aux algorithmes hédonistes des algorithmes policiers [4].
Double contrôle, donc, sur les parois de verre – double-vitrage. Le rôle de l’État n’est-il pas de nous « conserver », de nous « préserver » (en anglais, preserve signifie très exactement « conserve de nourriture en bocal ») ? Et nous ? On étouffe là-dedans, non ? Covid ou pas Covid, pour vivre libres, il va falloir réapprendre à tisser des réseaux sociaux à l’extérieur du bocal.
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Contre la voiture autonome et connectée
« Perfectionner les véhicules autonomes, c’est, consciemment ou inconsciemment, participer à cette guerre entre « les gens qui diront aux ordinateurs quoi faire, et les gens à qui les ordinateurs diront quoi faire», pour reprendre la formule de Marc Andreessen, fondateur du navigateur Web pionnier Netscape ».
Par Celia Izoard
A l’occasion de la publication de Lettres aux humains qui robotisent le monde : merci de changer de métier (éditions de la dernière lettre, 2020), de la chercheuse et journaliste Celia Izoard, nous republions la lettre qui ouvre ce recueil. Une adresse qui interroge la responsabilité du développement et du déploiement technique sur la société et qui va bien au-delà des enjeux du seul véhicule autonome.
Lettre aux ingénieurs du véhicule autonome
Publié le 26 octobre 2020 par Carfree
Lettre aux ingénieurs du véhicule autonome
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nous, « public », « usagers », « simples citoyens », avons été placés devant le fait accompli. Ou plus exactement, comme c’est la règle en matière de nouvelles technologies, le débat n’a pas existé, car la technologie n’est pas censée être politique. C’est juste « le progrès », « les avancées », « l’évolution ». Il n’existe ni lieu ni moment pour en débattre.
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En marge du procès qui a opposé au printemps 2019 les entreprises Uber et Waymo, on apprend qu’Uber a dépensé, durant l’année 2016, près de 20 millions de dollars par mois pour développer ces véhicules. Si c’est ça le progrès, alors le progrès est manifestement le nom qu’on donne au bon vouloir des milliardaires des Silicon Valley, que les technocrates de tous les pays semblent retranscrire fiévreusement en politiques nationales dans la minute, de peur de rater une marche sur l’escalier de la croissance. Et à l’heure où les conséquences de ce genre de choix n’ont jamais été aussi lourdes, ayant d’emblée des répercussions planétaires, à l’heure où il serait le plus nécessaire de prendre le temps de réfléchir à ce que nous faisons, ce progrès s’accélère, du fait d’une concentration de pouvoir et de capitaux inédite dans l’histoire humaine.
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En France, les sociétés d’investissement et les leaders de la tech ont largement réussi leur travail de lobbying, puisque l’objectif de l’État est désormais de faire circuler d’ici 2022 des véhicules autonomes de niveau 4 [3] et des bus sans conducteur. En 2019, sans le moindre débat sur l’utilité sociale des véhicules autonomes, la loi d’orientation des mobilités autorise le gouvernement, par ordonnance, à construire le cadre législatif permettant la conduite sans conducteur. Et tout le monde doit s’y mettre. Des batteries d’experts planchent désormais sur une refonte du permis de conduire, du régime de responsabilité et d’assurance. Il faut créer un arsenal de lois et de garde-fous destiné à juguler les excès de la collecte de données et les cyberattaques. Standardiser les routes de l’Europe entière pour les rendre plus aisément intelligibles aux milliers de capteurs des voitures ou camions autonomes. Il faut déployer une infrastructure de big data, avec des dizaines de milliers d’antennes, de serveurs et de calculateurs sur le bord des routes, pour faire fonctionner à plein les potentialités de cette technologie en connectant les feux rouges, les panneaux d’information, les véhicules entre eux, etc.
Et, donc, pourquoi ? Pourquoi, à l’heure où le réchauffement climatique semble déjà dépasser les prévisions les plus pessimistes du Giec, où la perspective de mégafeux et de robinets à sec, même dans des climats tempérés comme le nôtre, se rapproche dangereusement – pourquoi la première urgence serait-elle de faire rouler des véhicules sans conducteur ? Pourquoi, dans un monde empoisonné par le chômage et la pollution, n’y aurait-il rien de plus urgent que de mobiliser les universités et les centres de recherche les plus prestigieux, d’impliquer, bientôt, toute la société, dans le but d’accomplir cette prouesse : faire conduire les véhicules par des machines ?
À l’origine, vous le savez, les véhicules autonomes ont été financés parce que l’armée américaine préfère envoyer des robots que des GI faire la guerre au Moyen-Orient. C’est plus acceptable pour l’opinion publique.
Et ensuite : parce qu’Elon Musk, le patron de Tesla, trouvait ça cool que lui et ses amis n’aient plus à perdre leur temps au volant quand ils sont coincés dans les embouteillages de la baie de San Francisco.
Et puis : parce qu’Anthony Levandowski, inventeur de la Google Car, a ce rêve mystique d’un monde dont les robots auraient pris le contrôle (et a même fondé la première Église consacrée au culte d’une divinité fondée sur l’intelligence artificielle).
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Or un véhicule autonome pourrait générer, selon le patron d’Intel, environ 40 téraoctets de données, soit l’équivalent de 80 disques durs d’ordinateur, pour huit heures de conduite : « En circulation, chacun de ces véhicules produira autant de données que 3 000 utilisateurs d’Internet.
Aussi : la plupart des observateurs sont d’accord sur le fait que les véhicules autonomes, en faisant baisser d’environ deux tiers le coût d’un déplacement en taxi ou en supprimant la « perte de temps » liée à la conduite de sa propre voiture, risquent fort d’encourager la surmobilité, en faisant grimper en flèche le nombre de déplacements et de kilomètres parcourus. C’est la définition de « l’effet rebond », concept inventé par l’économiste et logicien Jevons pour nommer le paradoxe qu’il avait découvert au XIXe siècle : les gains énergétiques permis par l’introduction de la machine à vapeur dans l’industrie, loin de donner lieu à une économie globale d’énergie, avaient au contraire intensifié sa consommation. Pourquoi ? Parce qu’elle avait aussi permis la multiplication de nouvelles usines. Pour tester l’effet rebond des véhicules autonomes, une équipe de l’université de Berkeley a offert à plusieurs familles le service d’une voiture avec chauffeur soixante heures par semaine. Cela permettait de simuler le confort apporté par un véhicule autonome, capable de se conduire et d’aller se garer tout seul. Résultat : les distances parcourues par ces familles ont augmenté de plus de 80 % ! Sans surprise, elles ont été incitées à se déplacer plus du fait de la possibilité d’utiliser le temps du trajet pour soi, de ne pas avoir à chercher une place, de ne pas avoir à conduire après avoir bu, etc. [11]
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On ne peut pas non plus avancer comme un bienfait social le fait que des start-uppeurs de Toulouse ou de Grenoble vont pouvoir, grâce à la commande publique de véhicules autonomes, ramasser un paquet d’argent. On ne peut pas non plus motiver des bataillons de jeunes chercheurs et ingénieurs comme vous, potentiellement idéalistes, qui n’ont aucune envie de voir grandir leurs enfants sur une planète à +5°C, à venir fabriquer de la pure surenchère technologique – eh oui, car l’acceptabilité sociale est aussi indispensable pour nous faire consentir qu’elle l’est pour vous mobiliser à travailler. Il faut donc inventer une histoire, et cette histoire, c’est celle du transport collectif écologique [14]. Les industriels ont donc emballé ce mégaprojet industriel dans des éléments de langage, lesquels ont été repris par les responsables politiques, puis par les journalistes, comme s’ils allaient de soi.
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L’autre argument en faveur des véhicules autonomes est celui de la sécurité routière – c’est le slogan de Waymo, « Nous créons le conducteur le plus expérimenté de tous les temps ». Quoi de plus nécessaire, en effet, que de remédier à l’hécatombe qui dure, dans certains pays, depuis cinquante ans ? Mais même les plus fervents partisans des véhicules autonomes s’accordent sur le fait que c’est seulement lorsque tous les véhicules seront conduits automatiquement et que plus personne ne tiendra le volant que les bénéfices en matière de sécurité se feront sentir [15]. Qu’est-ce que ça signifie en pratique ? Qu’on nous prépare peut-être une période d’une décennie pendant laquelle nous pourrions assister à de nouveaux types d’accidents dus au fait que des conducteurs un peu rouillés doivent reprendre le volant, ou à l’incompréhension entre humains et ordinateurs sur les routes : incapacité des systèmes à percevoir ou à interpréter les signes de tête, hésitations, regards. Pendant cette période, il y a fort à parier que les accidents seront toujours imputés au facteur humain (le FHF, comme on dit chez vous [16]), et interprétés selon l’idée qu’il faut aller au plus vite vers un trafic 100 % autonome. En d’autres termes, si cela ne fonctionne pas, c’est parce qu’on n’est pas encore allés assez loin.
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Revenons donc aux fondamentaux. Très concrètement, quelle est la principale utilité des véhicules autonomes que vous développez ? C’est d’abaisser le coût du transport. Étant donné que la paie des chauffeurs représente environ 40 % du coût du fret de marchandises, les grandes entreprises du secteur s’attendent avec cette innovation à une baisse des prix spectaculaire qui avantagerait encore davantage la route par rapport au ferroviaire. Ce qui va inciter à faire circuler plus de camions. Et donc plus de produits. Et vous savez bien, aussi, que l’une des principales raisons d’être des véhicules autonomes est d’offrir une réponse au problème du « dernier kilomètre » à des groupes tels qu’Amazon, eBay ou Alibaba, qui cherchent à tout prix à faire baisser le coût de la livraison en fin de parcours, là où elle est la plus chère parce qu’elle ne permet pas de faire des économies d’échelle. Conséquence prévisible, les frais de port du commerce en ligne baissent, le nombre de commandes explose, les gens achètent avec le pouce, encore plus vite, encore plus de chips au piment équitable du Paraguay, de coques de téléphone Jackie Chan ou le papier toilette qu’ils auraient pu aller chercher au magasin d’à côté. Donc tout cet argent, tous ces fonds de recherche spéciaux débloqués par l’Union européenne vont servir à transporter des marchandises pour moins cher – donc plus de marchandises. Je ne sais pas où vous en êtes de votre réflexion sur le changement climatique, mais on peut peut-être tomber d’accord sur le fait que c’est probablement ce qu’on peut imaginer de pire.
Autre usage important du véhicule autonome : baisser le coût de la manutention sur les sites industriels, en déplaçant plus vite et pour moins cher les consommables et les pièces d’assemblage dans les usines, les palettes dans les entrepôts logistiques, les camions chargés de sable bitumineux dans les mines de l’Alberta (l’une des premières utilisations du véhicule autonome). Là encore, on saisit bien l’intérêt qu’y trouvent les actionnaires, mais on ne voit pas trop comment ça n’aggraverait pas l’impasse écologique dans laquelle on se trouve.
Vous connaissez peut-être Antonio García Martínez ? Ancien analyste financier chez Goldman Sachs, il a créé une start-up rachetée par Twitter, s’est fait embaucher par Facebook avant de tout plaquer (avec pas mal d’argent en poche). Sur la Silicon Valley, dont il décrit le quotidien dans un best-seller intitulé Chaos Monkeys, il fait ce commentaire lapidaire : « Chaque fois que je rencontre quelqu’un d’extérieur à la Silicon Valley – quelqu’un de normal –, je peux trouver dix entreprises qui travaillent comme des dingues pour lui piquer son job [20]. » Et même si je sais que vous ne le diriez pas en ces termes, c’est ce que vous êtes en train de faire. La technologie que vous développez est l’instrument d’une guerre de classes. Une guerre silencieuse dans laquelle la bourgeoisie entrepreneuriale du numérique œuvre, le plus souvent sans s’en rendre compte et en toute bonne conscience, contre la majorité des travailleurs et travailleuses.
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Perfectionner les véhicules autonomes, c’est, consciemment ou inconsciemment, participer à cette guerre entre « les gens qui diront aux ordinateurs quoi faire, et les gens à qui les ordinateurs diront quoi faire», pour reprendre la formule de Marc Andreessen, fondateur du navigateur Web pionnier Netscape.
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En pratique, le plus souvent, vous êtes jeunes, vous êtes plutôt protégés socialement, et vous pourriez prendre des risques. Les ingénieurs qui ont rejoint la coopérative de L’Atelier paysan font un boulot formidable pour promouvoir l’autonomie des agriculteurs (et pas celle des tracteurs). Ils mettent au point des machines simples, sans électronique, visant à préserver les sols et le confort de travail des paysans. Ils diffusent en open source des plans de conception d’outils hors normes, adaptés aux petites exploitations, ils organisent des stages pour réparer ou fabriquer ces outils ; tout ça pour aider les agriculteurs à ne pas entrer dans une spirale d’endettement et à ne pas suivre comme des zombies les avancées de l’agriculture 4.0 qui condamne la majorité d’entre eux.
Aussi : vous pourriez vous demander quels problèmes appellent des solutions techniques, et constater humblement que certaines questions, telles que le réchauffement climatique ou l’absurdité d’une grande partie des jobs du monde contemporain, exigent avant tout des solutions politiques, qui nécessitent d’être débattues par le plus grand nombre.
Bien sincèrement,
Celia Izoard
Celia Izoard est journaliste au sein de la revue Z et de Reporterre. Dans ses enquêtes et ses analyses, elle élabore une critique des nouvelles technologies au travers de leurs impacts sociaux et écologiques. Elle est notamment co-auteure de La machine est ton seigneur et ton maître (Agone, 2015) et de La liberté dans le coma (Groupe Marcuse, La Lenteur, rééd. 2019). Elle a aussi réalisé une nouvelle traduction de 1984 de George Orwell et traduit de nombreux ouvrages (Howard Zinn, David Noble…). Merci de changer de métier (éditions de la dernière lettre, 2020) est son plus récent titre.
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Coronavirus : exemples d’utilisations des technologies de surveillance numérique et de l’Intelligence artificielle dans le monde
par le collectif du Vallon, 30 avril 2020
« Des professeurs en réanimation et médecine intensive de la France entière leur demandent de participer à l’étude de recherche clinique en cours (…) Concrètement, les essais se déroulent de la façon suivante : le patient, volontaire pour participer aux essais cliniques, ne choisit pas son traitement, le médecin non plus. C’est un logiciel qui a intégré auparavant différents critères qui désigne tel ou tel traitement » (Nous surlignons, https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/coronavirus-participez-la-recherche-clinique-lancent-des-medecins-6793279 )
« Quand on a un marteau- dans ce cas la localisation d’un téléphone portable, il est tentant de voir des clous partout » explique Susan Landau, une des personnalité américaine les plus réputée en matière de cyber-sécurité » https://www.nextinpact.com/news/108886-covid-19-pourquoi-contact-tracking-ne-fonctionnera-probablement-pas.htm
En Australie-Occidentale « le gouverneur a désormais autorité pour imposer des bracelets électroniques aux personnes potentiellement infectées par le coronavirus et placées à l’isolement » https://www.monde-diplomatique.fr/2020/05/TREGUER/61752
En Équateur « selon les médias, le gouvernement équatorien aurait autorisé le suivi GPS à des fins d’application des mesures de confinement ». https://www.amnesty.fr/actualites/covid-19-et-surveillance-numerique–et-nos-droits
En Russie ce sont les caméras à reconnaissance faciales qui reconnaissent les personnes non-confinées : « La puissance du système repose sur un maillage très serré. Pas un couloir de métro, pas une rue n’échappe aujourd’hui aux 170 000 caméras déployées peu à peu depuis une décennie au nom de l’ordre public. Quelque 100 000 d’entre elles sont reliées à l’intelligence artificielle capable d’identifier les personnes filmées et les 70 000 restantes doivent suivre sous peu. La police de Moscou a dit avoir identifié depuis février près de 200 personnes ayant enfreint leur quarantaine, grâce à cette surveillance (…) Son dispositif, qui est aussi exporté en Chine, premier marché mondial, et en Amérique latine, est même capable d’identifier les personnes par leur seule silhouette dans 80 % des cas ». https://www.ouest-france.fr/europe/russie/coronavirus-100-000-cameras-surveillent-les-confines-moscou-et-tous-les-autres-6789987
« En Russie, la région de Mourmansk a décidé d’en faire usage pour suivre les malades, indique France 2. Les personnes testées positives au Covid-19 ont le choix entre rester à l’hôpital ou rentrer chez elles, équipées d’un bracelet électronique pour que les autorités puissent contrôler le respect de leur isolement ». https://www.lepoint.fr/societe/coronavirus-un-bracelet-electronique-pour-sortir-du-confinement-24-04-2020-2372770_23.php
En chine : « un système développé par le géant chinois de l’internet Baidu contrôle les passagers de la gare Qinghe via des technologies de reconnaissance faciale et des capteurs infrarouge, photographiant automatiquement chaque visage. Si la température d’un corps dépasse 37,3 degrés, l’alarme stridente se déclenche, entraînant un second contrôle (manuel ») (…) L’expert chinois de la reconnaissance faciale, Megvii, a aussi développé en urgence un système similaire, expérimenté dans une station de métro à Pékin. Selon lui, l’équipe a optimisé ses modèles « pour détecter efficacement les températures corporelles même quand seul le front est à découvert ». http://www.leparisien.fr/international/comment-la-chine-utilise-la-reconnaissance-faciale-pour-traquer-les-malades-du-coronavirus-08-02-2020-8255907.php
Dans ce même pays : « un algorithme évalue si la personne est allée dans une zone à risque ou a été en contact avec des contaminés, et cela détermine si elle a le droit de se déplacer » https://www.franceinter.fr/coronavirus-le-tracage-numerique-prochaine-etape-de-l-urgence-sanitaire-en-europe
« La Chine va jusqu’à attribuer des codes couleurs aux smartphones (vert, jaune, rouge), qui déterminent où un citoyen peut aller ou pas ». https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/coronavirus-la-vie-privee-prochaine-victime-de-la-pandemie-6794645
« En Chine, Alibaba a sorti une fonctionnalité de suivi médical qui exploite des données relatives à la santé individuelle et assigne un statut sanitaire à chaque personne par le biais d’un code couleur. S’il est vert, la personne est « saine » ; s’il est jaune, elle doit être confinée pendant sept jours, et pendant 14 jours s’il est rouge. Ce système est utilisé pour autoriser ou refuser l’accès aux espaces publics. L’application partage ses données avec les autorités chargées de l’application des lois, ce qui est très préoccupant. » https://www.amnesty.fr/actualites/covid-19-et-surveillance-numerique–et-nos-droits
« Le gouvernement chinois ne vient-il pas dans le même temps, selon l’agence de Presse Reuters, d’annoncer, pour lutter contre le Covid-19, une accélération du déploiement d’antennes-relais 5G pour atteindre les 600 000 à la fin de l’année 2020 ». https://www.robindestoits.org/Coronavirus-telephonie-mobile-et-ordonnances-communique-de-presse-Alerte-Phone-Gate-CRIIREM-Robin-des-Toits_a2888.html
« En Chine, la température corporelle des livreurs de plats cuisinés apparaît en même temps que leur géolocalisation sur le smartphone des destinataires, lesquels sont également suivis à la trace pour évaluer leur risque de contagiosité et en déduire un code de couleurs qui conditionne l’accès aux lieux de travail, aux transports ou aux zones résidentielles. Les agents de la police chinoise disposent également de lunettes de réalité augmentée. Reliées à des caméras thermiques placées sur leurs casques, elles permettent de repérer dans la foule les personnes fiévreuses ». https://www.monde-diplomatique.fr/2020/05/TREGUER/61752
« En Corée du sud, Chine et Taïwan, les données proviennent des « appli », plus précises avec la localisation par GPS, et elles ont été utilisées massivement pour contrôler les déplacements de population, et dans de nombreux cas arrivant même à des identifications personnelles » https://www.elconfidencial.com/tecnologia/2020-03-23/coronavirus-moviles-telecomunicaciones-antenas-covid19_2508268/?utm_source=facebook&utm_medium=social&utm_campaign=ECNocheAutomatico
« Le gouvernement taïwanais utilise des smartphones pour surveiller les personnes en quarantaine. Celles-ci reçoivent un message d’avertissement si elles ne respectent pas leur confinement ». https://www.franceinter.fr/coronavirus-le-tracage-numerique-prochaine-etape-de-l-urgence-sanitaire-en-europe
« Un jeu de vase communiquant s’est mis en place entre l’agence de l’immigration et l’agence de santé où les données de la première étaient intégrées à la seconde pour évaluer la situation pandémique en temps et en heure. Par ailleurs, chaque passage en pharmacie est connu des autorités puisque les personnes y scannent leur carte d’assurance maladie et délivrent des informations sur leurs achats de masques ou de gels » https://www.lemondemoderne.media/souriez-vous-etes-traces/#_ftn1
« A Taïwan ou en Corée du Sud, l’Etat envoie simultanément un texto à tous ses citoyens afin de retrouver des personnes ayant été au contact de malades, ou d’indiquer aux gens les lieux et bâtiments par lesquels sont passées les personnes testées positives au coronavirus (…) En Corée, il suffit de s’approcher d’un immeuble où a séjourné une personne contaminée pour recevoir une alerte immédiate via l’application de lutte contre le Covid-19. Grâce aux données provenant des téléphones mobiles, il est possible de vérifier en un instant les déplacements d’un malade, et les allées et venues de toutes les personnes contaminées sont d’ailleurs rendues publiques » https://www.liberation.fr/debats/2020/04/05/la-revolution-virale-n-aura-pas-lieu_1784260
« Singapour a mis en place ce dispositif de détection des cas suspects et d’identification de l’entourage de chaque patient, via le bornage téléphonique, le contrôle des terminaux bancaires, etc. La mise en quarantaine est immédiate et vérifiée par géolocalisation trois fois par jour. Des cartes interactives sont même mises en ligne par les autorités qui géolocalisent chaque nouveau cas à la rue près, de façon à ce que chacun sache s’il a pu se trouver à proximité d’un cas détecté. Toutes les données sauf l’identité sont affichées ». https://www.decision-sante.com/actualites/breve/2020/03/25/geolocalisation-des-personnes-contaminees-faut-il-en-avoir-peur-_29377 « L’âge et le sexe sont précisés, de façon à ce que chacun sache s’il a pu se trouver à proximité d’un cas détecté ». https://www.franceinter.fr/coronavirus-le-tracage-numerique-prochaine-etape-de-l-urgence-sanitaire-en-europe
« Les cas suspects sont mis en quarantaine et doivent communiquer leurs coordonnées GPS plusieurs fois par jour, et s’ils trichent, leur passeport est confisqué, ou pour les étrangers, leurs visas annulés ».https://www.nextinpact.com/news/108886-covid-19-pourquoi-contact-tracking-ne-fonctionnera-probablement-pas.htm
« Hong Kong demande aux personnes arrivant de l’étranger de porter des bracelets de suivi, et Singapour a une équipe de détectives numériques pour surveiller ceux qui sont en quarantaine. » https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/coronavirus-la-vie-privee-prochaine-victime-de-la-pandemie-6794645
En Corée du Sud, les terminaux bancaires sont aussi utilisés. https://www.franceinter.fr/coronavirus-le-tracage-numerique-prochaine-etape-de-l-urgence-sanitaire-en-europe
Et : « les autorités envoient des conseils sanitaires par SMS, accompagnés d’informations personnelles liées aux patients atteints par le COVID-19 et de liens qui mènent vers des données détaillées sur leurs déplacements. Cette mesure est alarmante, car elle constitue une violation du secret médical et renforce la stigmatisation des personnes infectées » https://www.amnesty.fr/actualites/covid-19-et-surveillance-numerique–et-nos-droits
De son côté, la Corée du Sud l’impose (le bracelet électronique-note du collectif)) depuis début avril « à toutes les personnes qui violent les règles de l’auto-isolement en allant dehors sans prévenir et en ne répondant pas aux appels téléphoniques », explique l’agence de presse Yonhap. https://www.lepoint.fr/societe/coronavirus-un-bracelet-electronique-pour-sortir-du-confinement-24-04-2020-2372770_23.php
En « Nouvelle-Zélande, la police y a lancé une plate-forme numérique de délation, invitant les citoyens à signaler les entorses aux mesures de confinement dont ils seraient témoins ». https://www.monde-diplomatique.fr/2020/05/TREGUER/61752
En Israël, « l’analyse des données numériques et des conversations par l’intelligence artificielle pour tracer les contacts, déplacements et activités des suspects » (« Israel approves mass surveillance to fight coronavirus », https://www.ynetnews.com, 17/03/20 cité par Pièces et Main d’oeuvre « Leur virus, nos mort, op.cit)
Et « le gouvernement a autorisé le Shin Bet, le service de renseignement intérieur, en charge des « activités anti-terroristes », à traquer les données de localisation des téléphones portables des citoyens sans autorisation préalable de la justice » https://www.franceculture.fr/sciences/geolocalisation-backtracking-face-au-coronavirus-que-fait-la-france
« L’entreprise de surveillance israélienne NSO Group propose désormais à la vente un outil d’analyse de mégadonnées qui affirme suivre la propagation de la maladie en reportant les déplacements des personnes sur une carte. Or NSO a déjà vendu des données à des gouvernements répressifs par le passé. Il est primordial que les entreprises qui participent à la lutte contre le COVID-19 identifient, préviennent, réduisent et publient les risques en matière de droits humains liés à leurs activités, produits et services dans ce contexte de pandémie ». https://www.amnesty.fr/actualites/covid-19-et-surveillance-numerique–et-nos-droits
Précisions du Monde Diplomatique : « L’entreprise NSO Group, spécialisée dans le cyberespionnage et impliquée dans plusieurs scandales d’espionnage de militants de droits humains et de journalistes fournit ses outils pour analyser les métadonnées et les correspondances captées sur les réseaux télécoms. En croisant toutes ses informations, NSO attribue à chaque personne un « score de contagiosité » allant de 1 à 10. Une douzaine d’autres pays testeraient également ce système ». Il s’agit selon cet article d’un dispositif jusque là clandestin de lutte contre les attentats-suicides. https://www.monde-diplomatique.fr/2020/05/TREGUER/61752
En Pologne, nous surlignons : « le pays a lancé une application permettant de géolocaliser les personnes rentrant de l’étranger et sommées d’observer une quarantaine.
Drones, géolocalisation, reconnaissance faciale: l’arsenal technologique mis en place par la Chine pour contrer l’avancée du nouveau coronavirus fait des émules. Les télécoms italiens travaillent avec le gouvernement pour détecter les mouvements des personnes infectées. La police de Paris utilise des engins sans pilote pour surveiller les zones interdites d’accès. Et la Pologne propose aux personnes en quarantaine d’installer une application de reconnaissance faciale pour vérifier qu’elles ne quittent pas leur domicile.
Le gouvernement polonais invite ainsi les personnes qui reviennent de l’étranger, et dont les données et le numéro de téléphone sont conservés dans une base de données spéciale, à installer une application mobile appelée «La quarantaine à domicile». Cette dernière utilise les technologies de la géolocalisation et de la reconnaissance faciale pour s’assurer du respect du confinement.
A l’installation de l’application, la personne en quarantaine devra se prendre en photo, qui servira de référence. Par la suite, l’application lui demandera de prendre des selfies, à n’importe quel moment de la journée. Ces photos sont géolocalisées. L’utilisateur de l’application a vingt minutes pour s’exécuter. S’il n’obtempère pas, la police est prévenue et peut lui imposer une amende allant jusqu’à 5000 Złotys, soit 1000 euros (…) En effet, l’utilisation de cette application n’est pas obligatoire, mais les personnes qui refusent de l’installer doivent s’attendre à des visites-surprises des forces de l’ordre » https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/les-polonais-en-quarantaine-doivent-se-prendre-en-selfie-pour-prouver-qu-ils-sont-chez-eux-20200324
En Allemagne : « Deutsche Telekom vient de livrer à deux reprises les données anonymisées de ses 46 millions de clients à l’Institut Robert Koch, chargé de modéliser l’épidémie en fonction des mouvements de population ».
« Partout en Allemagne, les autorités sanitaires locales suivent les personnes contaminées placées en quarantaine et pratiquent un tracking « analogique » des contaminations, en interrogeant les personnes infectées sur leurs contacts. Dans plusieurs régions, les autorités de santé ont transmis à la police des listes de noms et adresses de personnes infectées [6]. En Basse-Saxe, les noms des personnes avec qui les contaminés ont été en contact, et qui se trouvent donc en quarantaine, ont aussi été fournis aux forces de l’ordre [7].
6- Voir cet article sur le magazine en ligne Netzpolitik.
7-Voir le communiqué de l’autorité régionale de protection des données.
(…)
Une application déjà utilisée en Allemagne pour connaître le niveau de propagation du virus. En Allemagne, l’Institut Robert-Koch, qui coordonne avec les autorités la lutte contre le virus du Covid, a de son côté déjà développé une application pour récolter des données sur la propagation du virus. Les personnes qui utilisent des montres ou des bracelets connectés de fitness peuvent la télécharger. Elles transmettent ainsi des données sur leurs pulsations cardiaques. De cela peut être déduit une fièvre, donc une contamination. L’application ne prévient pas les utilisateurs qu’ils sont peut-être infectés, elle vise juste à suivre la circulation du virus sur le territoire ». https://www.bastamag.net/Application-stopcovid-tracking-tracage-surveillance-libertes-vie-privee-geolocalisation#nb2-7
En Espagne (merci beaucoup pour la traduction bénévole, retrouvez l’intégralité de l’article ici : https://ccaves.org/blog/wp-content/uploads/traduction-article-espagnol-coronavirus-surveillance-numeriqueodt.pdf), nous surlignons :
« La situation est si désespérée, car telle est la réalité, la situation est grave, que l’administration centrale était finalement ouverte à tout », explique Tekanautas Nuria Oliver, docteur au MIT1, Chief data Scientist de Data-Pop (…) L’équipe de Valencia utilisera les données anonymes et associées fournies par les opérateurs pour extraire des modèles de mobilité de la population. Dans quels quartiers beaucoup de gens descendent dans la rue ? À quelles heures ? Où vont ceux qui doivent aller travailler ? Y a-t-il trop de regroupements dans un point particulier de la ville? (…) Le projet est très similaire à celui que les opérateurs avaient déjà signé par la passé avec le gouvernent et d’autres organismes publiques (…) À la fin de l’année dernière, l’INE a signé un accord controversé avec Telefónica, Vodafone et Orange pour connaître les schémas de mobilité dans tout le pays. Fomento2 a déjà travaillé avec Orange en 2018 pour accéder aux données des abonnés et analyser la mobilité interprovinciale des voyageurs au niveau national. À la fin de l’année dernière, l’INE3 a signé un accord controversé avec Telefónica, Vodafone et Orange pour connaître les schémas de mobilité dans tout le pays. (…) Ana Berenguer, Directrice générale des analyses et des politiques publiques de la Generalitat Valenciana et une autre responsable du projet, souligne que l’idée derrière tout cela est de pouvoir disposer de meilleures informations et de mieux répartir les ressources. « Nous essayons de le faire avec le Ministère de la Santé pour améliorer nos modèles épidémiologiques et faire une projection beaucoup plus précise des ressources sanitaires dont nous aurons besoin et éviter les effondrements : là où il y a une croissance exponentielle, là où nous devons affecter plus de soins intensifs, là où il faut renforcer la présence policière etc » https://www.elconfidencial.com/tecnologia/2020-03-23/coronavirus-moviles-telecomunicaciones-antenas-covid19_2508268/?utm_source=facebook&utm_medium=social&utm_campaign=ECNocheAutomatico
En Norvège : « En vue de son déconfinement, commencé le lundi 20 avril, la Norvège a lancé dès le 16 avril sa propre application mobile de traçage, Smittestopp, qui informe ses utilisateurs d’un possible contact (plus de 15 mn à moins de 2 m) avec une personne infectée, sans révéler l’identité de cette dernière. L’installation de l’application est volontaire. À rebours des orientations prises par l’Union européenne, elle fonctionne grâce à la géolocalisation, et non à la technologie Bluetooth, afin de permettre également aux autorités sanitaires de mieux observer la propagation de l’épidémie et mesurer l’efficacité des restrictions. Les données, anonymisées, sont centralisées et automatiquement détruites au bout de 30 jours » (Commission des affaires européennes du Sénat, note d’information n.7, 25 avril 2020).
« En République Tchèque, en vue du déconfinement, le gouvernement développe des méthodes inspirées de celles mises en oeuvre à Singapour ou en Corée du Sud, comprenant notamment l’utilisation, sur une base volontaire, d’applications numériques qui permettent aux opérateurs de téléphonie mobile et de cartes de paiement de fournir des données en vue du traçage des contacts des personnes infectées, afin de les informer des risques de contamination » (Commission des affaires européennes du Sénat, note d’information n.7, 25 avril 2020).
En Italie : « Rome envisage la mise en place d’une application sur smartphone, sur le modèle sud-coréen. Il s’agirait à la fois de cartographier les mouvements des malades diagnostiqués pendant les 48 heures ayant précédé l’infection et de favoriser la télémédecine afin, par exemple, de surveiller à domicile leur fréquence cardiaque et leur taux d’oxygène dans le sang » https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-l-italie-devoile-les-premiers-elements-de-sa-strategie-de-deconfinement_3902045.html
« L’Italie a permis l’échange et le traitement des données personnelles sans l’intervention d’un juge, à commencer par les données de santé aujourd’hui analysées par la protection civile et géolocalisées grâce aux données des opérateurs télécoms » https://www.lefigaro.fr/international/italie-contre-le-coronavirus-l-utilisation-massive-de-la-geolocalisation-20200322
« Le bracelet pourrait alors être envisagé au moins comme un complément à Stop Covid. L’Italie, qui travaille sur une application similaire, baptisée Immuni, envisage d’imposer le port d’un bracelet électronique par les personnes âgées, considérées comme moins à l’aise avec les smartphones, rapporte BFM TV. Le gouvernement italien pourrait également restreindre les déplacements des citoyens qui refuseraient d’installer l’application, rendant son caractère facultatif plus que discutable. » https://www.lepoint.fr/societe/coronavirus-un-bracelet-electronique-pour-sortir-du-confinement-24-04-2020-2372770_23.php
En Belgique : « À plus petite échelle, les travailleurs du port d’Anvers en Belgique testent une autre version du bracelet électronique. A la base développé pour alerter en cas de problème du porteur, le bracelet anti-Covid émet un avertissement lorsque deux travailleurs sont trop proches ou quand il y a trop de monde dans un espace fermé, rapporte Les Echos. En plus, sur la base du volontariat, il peut dresser la liste des personnes qui ont été en contact avec un malade dans les quinze jours avant le diagnostic ». https://www.ladepeche.fr/2020/04/25/coronavirus-la-societe-toulousaine-sigfox-propose-des-bracelets-electroniques-pour-gerer-le-deconfinement,8862285.php
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Edito sur l’Etat d’urgence sanitaire – Panorama mondial de l’utilisation massive des technologies numériques de surveillance -Appel à l’abandon des technologies inutiles- Avril 2020
Nous appelons donc toutes les personnes, associations, collectifs, militants, journaux alternatifs à :
– Ne plus utiliser les réseaux sociaux, dont en premiers lieux les plus caricaturaux dans leurs fonctionnements tels Facebook et Twitter.
– Abandonner les smartphones. Si un téléphone portable plus simple est jugé indispensable (et parfois rendu obligatoire malheureusement), prendre conscience que c’est légitimer la présence d’antennes-relais, légitimer la 5G, et créer une pollution passive autour de soi dès lors qu’il est allumé.
– Lutter contre la 5G et la smart city, tel qu’il en fut et continue d’en être contre les compteurs communicants.
– Entamer une démarche de sobriété quant à toute les sources d’expositions aux champs électromagnétiques artificiels, dont notre « Label’onde » est un exemple – et tant d’autres sont à inventer.
– Réfléchir collectivement aux alternatives sanitairement et écologiquement sobres et comment mobiliser afin les mettre en place.
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Ne laissons pas s’installer le monde sans contact
Appel au boycott de l’application Stop-COVID19
Co-signé par les collectifs aveyronnais d’information sur les objects connectés et champs électromagnétiques artificiels, publié sur Médiapart et Terrestres
Lire ici
Tant de gens parlent du « jour d’après », de tout ce qu’il faudra accomplir et obtenir
après le coronavirus. Mais au-delà des maladies et des deuils de chacun, dans quel
état y arriverons-nous collectivement ? Dans quel état psychologique ? Dans quel
Etat politique ? Avec quelles habitudes relationnelles ? Initié par le collectif Ecran
total et un groupe de travail (sur le numérique) de l’organisation espagnole
Ecologistas en accion, ce texte soulève le risque que les bonnes résolutions pour le
jour d’après soient déjà neutralisées par l’accélération en cours de l’informatisation
du monde. Il propose un boycott massif et explicite de l’application Stop-COVID19
qui sera mise en place au mois de mai. Cette application de traçage des smartphones
est présentée ici comme le symbole de la fascination et de la dépendance générale
envers la technologie. Fascination et dépendance qui assurent la perpétuation de
l’ordre politique existant et de notre trajectoire vers la destruction écologique.
(…)
1. Ces jours-ci, il semble que de nombreuses personnes laissent leur smartphone chez elles, quand
elles quittent leur domicile. Nous appelons à la généralisation de ce genre de geste et au boycott des
applications privées ou publiques de traçage électronique. Au-delà, nous invitons chacun et chacune
à réfléchir sérieusement à la possibilité d’abandonner son téléphone intelligent, et de réduire
massivement son usage des technologies de pointe. Revenons enfin à la réalité.
2. Nous appelons les populations à se renseigner sur les conséquences économiques, écologiques et
sanitaires du déploiement planifié du réseau dit « 5G », et à s’y opposer activement. Plus largement,
nous invitons chacun et chacune à se renseigner sur les antennes de téléphonie mobile qui existent
déjà près de chez soi, et à s’opposer aux installations de nouvelles antennes-relais.
3. Nous appelons à une prise de conscience du problème de la numérisation en cours de tous les
services publics. Un des enjeux de la période d’après-confinement (ou des périodes entre deux
confinements ?) sera d’obtenir que des guichets physiques soient encore ou à nouveau disponibles
pour les habitants des villes et des campagnes, dans les gares, à la Sécurité sociale, dans les
préfectures et autres administrations. Des batailles mériteraient d’être engagées pour la défense du service postal (essentiel par exemple à la circulation d’idées sans numérique) et le maintien d’un service de téléphone fixe, bon marché et indépendant des abonnements à Internet.
(11Rappelons simplement que selon une étude publiée dans le journal scientifique The Lancet en 2017, la pollution de l’eau, de l’air et des sols tue 9 millions de personnes chaque année
(https://www.lemonde.fr/pollution/article/2017/10/20/la-pollution-responsable-de-9-millions-de-morts-dans-le-mondepar- an_5203511_1652666.html)).
4. Une autre bataille essentielle pour l’avenir de la société est le rejet de l’école numérique. La
période critique que nous vivons est mise à profit pour normaliser l’enseignement à distance par
Internet, et seule une réaction d’envergure des enseignants et des parents pourra l’empêcher. Malgré
toutes les critiques qu’on peut faire de divers points de vue à l’institution scolaire, la période
actuelle devrait illustrer aux yeux d’un grand nombre qu’il y a du sens à apprendre à plusieurs et
qu’il est précieux pour les enfants d’être au contact d’enseignants en chair et en os.
5. L’économie n’est pas et n’a jamais été à l’arrêt ; les conflits sociaux ne doivent donc pas l’être
non plus. Nous soutenons toutes celles et ceux qui se sentent mis en danger, du point de vue de la
santé, à leur poste de travail habituel ou dans leurs déplacements. Mais nous attirons aussi
l’attention sur les abus et les souffrances dans le cadre du télétravail, à domicile. Certains d’entre
nous dénoncent l’informatisation du travail depuis des années ; il est clair que l’extension du
télétravail contraint est un processus à endiguer par de nouvelles formes de luttes, de boycott, de
retrait.
6. Du point de vue économique, les mois à venir s’annoncent terribles. Un appauvrissement très
important des populations est possible, au même titre que des effondrements bancaires et
monétaires. Face à ces périls, il nous faut penser à comment manger et comment cultiver des terres ;
comment s’inscrire dans des réseaux d’approvisionnement de proximité, et comment étendre ces
possibilités au plus grand nombre ; comment soutenir les agriculteurs qui produisent de la nourriture
saine près de chez nous et comment aider d’autres à s’installer. Ce que nous avons dit plus haut
explique pourquoi nous pensons que le recours à la technologie de pointe pour faire tout cela n’est
pas une solution humaine et pérenne.
7. Enfin, il va nous falloir défendre les moyens de nous rencontrer physiquement, inventer ou
retrouver des lieux de discussion publique dans ce contexte difficile où vont se jouer des batailles
décisives. Bien sûr, il faudra prévoir des modalités qui prennent en compte les risques de contagion.
Mais la vie connectée ne peut durablement se substituer à la vie vécue, et les succédanés de débats
par Internet ne remplaceront jamais la présence en chair et en os, le dialogue de vive voix. Chacune
et chacun doit réfléchir dès maintenant à la manière dont il est possible de défendre ce droit à la
rencontre (réunions d’habitants, assemblées populaires, manifestations), sans lequel aucun droit
politique n’est possible, et sans lequel aucun rapport de force, pour quelque lutte que ce soit, ne peut
jamais se constituer.
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Groupe Marcuse : « Notre libre-arbitre est aspiré par Internet »
Journal Marianne.
Publié le 19/08/2019 à 16:40
Lire ici
Jusqu’ici, le lien est trop rarement fait entre asservissement économique et usage intensif du numérique, entre régression démocratique et informatisation galopante.
(…)
Tel est l’enjeu de notre livre : faire entrer la technologie dans le champ de la délibération politique ; montrer que son développement permanent et programmé est un outil de choix dans l’arsenal des couches dirigeantes, pour réduire à néant les formes de solidarité et de justice sociales existantes, les liens directs entre les gens, les capacités populaires de résistance ; et qu’il est donc possible et indispensable de s’opposer à ce développement – sans être réactionnaire, au contraire.
(…)
Rappelons simplement, sans entrer dans le détail des nouvelles « applis » qui fleurissent chaque semaine, quelques annonces importantes du printemps écoulé : le ticket de métro va disparaître à Paris, remplacé par une carte à puce, comme celle du pass Navigo ; Agnès Buzyn a annoncé le passage de la Carte Vitale sur smartphone pour 2021 ; la SNCF programme la suppression de tous les guichets de gare, elle fait en sorte qu’on ne puisse bientôt plus prendre de billet de train sans internet. Et puis, bien sûr, le gouvernement organise la mise en place du réseau d’ondes dites 5G, qui favorisera la multiplication des objets connectés capables de « communiquer » entre eux et nous permettra de télécharger des vidéos encore plus vite et plus souvent. Est-ce qu’on prend la mesure de cette somme de petits basculements ? De la portée politique, écologique et anthropologique de cette véritable délocalisation de la vie sur le réseau ? Nous pensons d’une part que la question sociale aujourd’hui se joue là, car c’est de cette « délocalisation » que la capitalisme et l’oligarchie tirent une partie de leur pouvoir, de leur capacité assez inédite à réduire les peuples à l’impuissance, quelle que soit la colère qui couve ou explose.
(…)
les gens qui nous écoutent ou nous lisent ont souvent l’impression que nous prônons une forme d’ascèse numérique. Or, ce n’est pas le cas. (…)
Ce qu’il faut avant tout retenir de notre propos, c’est que nous essayons d’en faire justement un problème politique et non une question d’éthique personnelle. Il est certain qu’acheter des livres par Amazon quand on prétend avoir des convictions sociales, voire socialistes, nous semble problématique. Mais ce qui nous importe, c’est de faire émerger une opposition aux politiques publiques et aux projets d’entreprise qui promeuvent le mode de vie connecté et l’addiction au numérique. Nous voudrions que salariés et usagers de la SNCF luttent ensemble contre la suppression programmée des guichets.
(…)
Puis, en plus de mettre la planète à notre disposition, le numérique met le travail d’autrui à notre disposition d’une manière qui rappelle des formes de domesticité qu’on croyait disparue. Je clique, et hop un cab apparaît au coin de la rue pour moi ; je caresse mon écran, et ding dong, voilà le livreur qui m’apporte le repas tout prêt – c’est vrai qu’il n’est pas en livrée, mais mieux vaut ne pas trop se pencher sur ses conditions d’emploi. Là encore, c’est une radicalisation de tendances inscrites dans la société de consommation, où l’on dépend entièrement du travail d’autrui organisé à échelle industrielle. Mais le seuil que fait franchir le numérique en matière d’exploitation et de réification des autres est trop rarement perçu.
(…)
L’informatisation et le fonctionnement en expansion incessante d’internet sont en train de devenir le coeur battant de la catastrophe écologique : accumulation de déchets ingérables, augmentation effrénée de l’extraction minière, qui est de plus en plus polluante et destructrice, croissance exponentielle de l’énergie consommée – si les choses suivent leur cours, il est prévu que le système informatique consomme à lui tout seul autant d’électricité en 2030 que le monde entier en 2008 !
Un datacenter consomme autant d’électricité qu’une ville de 30 000 habitants ; envoyer un email avec une pièce jointe consomme autant que laisser une ampoule allumée pendant une heure ; les 140 milliards de requêtes effectuées chaque heure sur Google dans le monde émettent autant de CO2 que 1000 allers-retours Paris/New York en avion !!!
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La « ville sûre » ou la gouvernance par les algorithmes
Article du Monde Diplomatique, Félix Treguer, juin 2019
Les outils policiers fondés sur le big data et l’intelligence artificielle se déploient dans de nombreuses villes françaises. À travers des expérimentations pilotées par des groupes privés qui cherchent à se hisser au niveau de la concurrence américaine ou chinoise, la « ville intelligente » révèle son vrai visage : celui d’une cité sous surveillance.
Lire ici
Ecouter la lecture de l’article ici par Lola Felouzis
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Manifeste contre la smart city,
par le collectif Technopolice, La Quadrature du Net et Attac
Lire ici
Extraits :
Partout sur le territoire français, la Smart City révèle son vrai visage : celui d’une mise sous surveillance totale de l’espace urbain à des fins policières.
À Toulouse, Valenciennes ou Paris, on expérimente la vidéosurveillance réputée « intelligente » car fondée sur le traitement automatisé des flux vidéos pour imposer la reconnaissance faciale.
À Saint-Étienne, une startup s’allie avec la mairie pour déployer des micros dans l’espace urbain afin d’alerter la police en cas de bruit suspect.
À Marseille où Nice, des industriels voraces comme Thalès ou Engie avancent main dans la main avec les élus pour pousser leurs projets de « Safe City », sorte de couteau-suisse sécuritaire qui va de la reconnaissance des émotions dans l’espace public urbain à l’interconnexion massive de bases de données à des fins de police prédictive, en passant par la surveillance des réseaux sociaux.
Les nouvelles technologies informatiques comme le Big Data et l’Intelligence Artificielle sont la clé de voûte de ces différents projets. Ce sont elles qui doivent permettre de faire sens de toutes les données que l’on saura produire ou collecter, établir des corrélations, faire des recoupages statistiques, tracer des individus ou administrer des lieux.
La Smart City fait ainsi de la Technopolice notre futur. Sous couvert d’optimisation et d’aide à la décision, elle transforme l’urbanité toute entière pour en faire une vaste entreprise de surveillance. Une surveillance macroscopique d’abord, dédiée à un pilotage serré et en temps réel des flux de population et de marchandises, à une gestion centralisée depuis un centre de commandement hyperconnecté. Puis, une surveillance rapprochée des individus et des groupes : dès que des comportements « suspects » sont détectés, les appareils répressifs pourront fondre sur eux, « préempter la menace » et réprimer la moindre petite infraction à l’ordre public. Ou à l’inverse récompenser les citoyens jugés vertueux (…).
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A quoi ressemble réellement la smart city : Ondes artificielles rendues visibles
par des artistes et chercheurs
Voir les impressionnantes photographies ici de la ville de Washington couverte de Wifi
Voir ici la ville d’Oslo, les néons s’allumant aux fréquences de la wifi
Regarder ici l’architecture des radiofréquences changeante en continue
Vidéo de chercheurs vulgarisant ce sujet
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Facebook contre les lieux publics
Article du Monde Diplomatique, avril 2019, Eric Klinenberg
Lire ici
Signe d’une puissance incontrôlée, Amazon a mis en concurrence les villes américaines pour l’accueil de son deuxième siège — et des emplois correspondants — en échange d’exonérations d’impôts. Là où passe l’industrie numérique, les services publics trépassent. Ils sont remplacés par des plates-formes en ligne dont les fondateurs prétendent fallacieusement œuvrer pour le bien commun.
(…) La priorité des multinationales de la Silicon Valley n’est pas d’inciter les gens à s’aventurer dans l’univers des rencontres physiques, mais de les pousser à rester derrière leur écran. Or, pour nouer des liens susceptibles d’aboutir à des rapports de confiance et de reconstruire la société, il faut des interactions dans des lieux concrets — et pas seulement des pokes (apostrophes numériques) et des « j’aime » échangés avec des « amis » en ligne.
(…) Alors que nos interactions sans fin avec des écrans menacent d’éclipser les moments que nous partageons avec d’autres personnes bien réelles, des communautés partout dans le monde dénoncent les limites de la vie en ligne. Et redécouvrent le goût des maisons du peuple où l’on peut encore se retrouver.
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Conférence de Pièces et Main d’oeuvre
La société de contrainte : l’homme machine dans un monde machine ou les aventures de la volonté de puissance.
le vendredi 13 mars 2020 à la Grange de Floyrac (Rodez).
Présentation en une minute
(Les introductions sont les mêmes pour toutes les parties)
Première partie : qu’est-ce que la smart city (ville intelligente) et ses conséquences sur le citoyen ?
Seconde partie : discussion sur le déferlement numérique et technologiste et ses conséquences politiques
Troisième partie : qu’est-ce que le transhumanisme ?
Quatrième partie. La technologie est la poursuite de la guerre (sociale, économique) par d’autres moyens : réflexions sur le pouvoir, la puissance, la machine, les robots, la police, la contrainte et l’organisation.
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50.000 satellites 5G ? Pourquoi faire ? Entretien avec Jean-Marie LOPEZ,
astronome et Président de la Société Astronomique de Montpellier et Président de l’Observatoire des Cévennes (situé dans le Parc Naturel des Cévennes).
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Matthieu Amiech : « Le numérique devient le cœur de la catastrophe écologique »
Article de Reporterre, 26 novembre 2019
Lire ici
» (…)C’est lié pour une bonne part à la dynamique du capitalisme. Le phénomène technologique est indissociable de la logique de profit. Notre modèle économique ne peut survivre et croître que s’il étend la sphère marchande. Il faut donc inventer de nouvelles marchandises. C’est ce que permet le numérique. Aujourd’hui, par exemple, c’est l’attention des gens qui devient monnayable.
Avec le smartphone, on renonce définitivement à être maîtres de notre existence. On sous-traite notre vie, on la délègue à de grandes organisations bureaucratiques et marchandes. Ça touche jusqu’à la sexualité, la reproduction, l’intimité. Ces organisations ont besoin de plus en plus d’informations sur nous. Elles profitent de toutes les traces qu’on laisse sur internet par nos navigations quotidiennes. Mais on observe face à ce phénomène une forme de passivité, et même d’adhésion et de fascination. »
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Rapiécer le monde. Les éditions La Lenteur contre le déferlement numérique.
Par François Jarrige. 20 décembre 2019
Lire ici
Extraits : « A propos de : Groupe Marcuse, La liberté dans le Coma. Essai sur l’identification électronique et les motifs de s’y opposer, Editions la Lenteur, 2013, nouvelle édition en 2019 ; Le Monde en pièces. Pour une critique de la gestion. I. Quantifier, Editions la lenteur, 2012 ; Le monde en pièce. Pour une critique de la gestion. 2. Informatiser, Editions la lenteur, 2019.
Dans les mois écoulés, les pouvoirs publics ont annoncé la disparition des tickets de métro à Paris, remplacés par une carte à puce et le passage de la Carte Vitale sur smartphone pour 2021 ; la SNCF programme quant à elle la suppression de tous les guichets de gare, alors que le gouvernement accélère la numérisation des services publics et organise la mise en place du réseau 5G, qui doit permettre la multiplication des objets connectés capables de « communiquer » entre eux. La numérisation accélérée apparaît de plus en plus comme le lieu de convergence des rationalités technique, managériale et économique du technocapitalisme contemporain. Partout le monde est censé devenir « smart » et intelligent, à commencer par les villes où se multiplient les capteurs pour « fluidifier » les flux d’hommes et de matières. Les annonces de ce type sont innombrables, omniprésentes, elles rappellent le « Bluff technologique » analysé par Jacques Ellul dans les années 1970 ou le « solutionnisme technologique » plus récemment déconstruit par E. Morozov. Elles caractérisent le régime contemporain des promesses technoscientifiques. Mais s’il s’agit de promesses et de discours profondément idéologiques et très souvent hors-sol, ces dynamiques de numérisation produisent également des effets réels et très concrets sur les psychismes, les rapports sociaux et les mondes du travail, comme sur nos milieux de vie.
(…) Les textes de la Lenteur défendent aussi l’édition papier et une certaine conception lente du savoir et de sa construction. La maison d’édition n’a ni site web, ni newsletter, l’annonce des publications est envoyée par voie postale. Ces choix paraîtront sans doute immédiatement invalides à ceux qui considèrent qu’il faut toujours vivre avec son temps et que le summum du radicalisme et de promouvoir des logiciels dits libres »
…………………………………………..
« La liberté dans le coma, essai sur l’identification électronique et les motifs de s’y opposer » (La lenteur, édition 2019)
Emission de France culture, Terre à terre, 22/03/2014
Matthieu Amiech du groupe Marcuse et du collectif « Faut pas pucer (mémé dans les ordis) »
Ecouter ici
Ce que nous avons tenté de démontrer dans ce livre, c’est qu’Internet n’est pas – ne peut pas être – un outil convivial. Nous ne pensons même pas qu’il s’agisse d’un outil, d’ailleurs : c’est un système, une mégamachine qui structure, quadrille, organise nos vies dans le sens d’une hétéronomie accrue – une addiction à plus d’électricité, plus de métaux rares, plus de temps passé devant un écran plutôt qu’en contact physique avec nos semblables… Nous ne voulons pas défendre « les droits de l’Homme dans la société numérique », nous voulons défendre la condition humaine qui est menacée par la société numérique. Nous pensons que la défense de la liberté et de l’égalité implique de réduire massivement notre usage des artefacts numériques, et de recréer un monde où l’on puisse s’en passer. Cette position relève apparemment du tabou aujourd’hui, et ceci jusque dans la plupart des cercles se présentant comme anticapitalistes, révolutionnaires, ou « en lutte contre toutes les formes de domination ».
Groupe Ecran Total : ecrantotal@riseup.net
Tél : 04-77-60-56-77
……………………
Tract
« La face cachée du numérique :
plus on dématérialise, plus on utilise de matière »
par les collectifs du Vallon et du sud-ouest Aveyron d’information sur les objets connectés et champs électromagnétiques
Le coût écologique du numérique en version plus détaillée
Une consommation électrique et des gaz à effets de serres importants.
Des matières premières surexploitées
Consommation des opérateurs de téléphonie mobile, de la 5 G et de la smart city
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Smart city de Rodez
Courrier à la mairie de Rodez au sujet de la smart city, décembre 2019 :
par la Ligue des Droits de l’Homme, section de Rodez , par l‘association agréée protection de l’environnement le Comité Causse Comtal, par les collectifs du Vallon, de Saint-Affrique, de Millau, du sud-ouest Aveyron d’information sur les objets connectés
lire ici
Communiqué du 5 février 2020
Smart city de rodez, Wifi publique en Aveyron, 5 G, conférences du Pr Annie Sasco
Par les collectifs d’information sur les objets connectés et champs électromagnétiques du Vallon, du Sud-Ouest-Aveyron, de Saint-Affrique ;
Par les Gilets Jaunes de Millau et de Saint-Affrique ;
Par l’association agréée protection de l’environnement le Comité Causse Comtal ;
Par la Fédération pour la vie et la sauvegarde du pays des grands Causses, association agréée protection de l’environnement.
(…)
Les collectifs aveyronnais d’informations sur les objets connectés qui informent des milliers d’aveyronnais déclarent : « Nous ne sommes plus au temps où toutes les nouveautés des industriels sont perçues comme bénéfiques. Les divers scandales sanitaires ont alerté les citoyens. Nous prônons la sobriété quant aux sources d’expositions aux champs électromagnétiques et aussi la sobriété quant à la consommation énergétique du numérique comme l’Autorité des Télécoms le préconise. Ces projets ne s’inscrivent pas dans ces objectifs. C’est pourquoi nous demandons clairement qu’ils soient abandonnés et que tous les candidats aux élections municipales se positionnent clairement. Nous continuerons notre mobilisation et encourageons tous les citoyens à signer nos pétitions. Nous appelons les élus à la raison. D’autres alternatives existent pour redynamiser nos communes, améliorer la qualité de vie et créer un meilleur vivre ensemble, sur lesquelles nous avons d’ores et déjà fondées plusieurs propositions ».
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Des humains plutôt que des machines : usagers et cheminots contestent la numérisation des gares
Article de Reporterre
3 février 2020 / Gaspard d’Allens et Alain Pitton (Reporterre)
Alors que la mobilisation continue contre la réforme des retraites, des militants, rejoints par des cheminots ont protesté vendredi 31 janvier contre la disparition des guichets de gare. Selon eux, le numérique contribue à dégrader les services publics. Il favorise les logiques marchandes et supprime des postes.
Toulouse (Haute-Garonne), reportage
(…)
Pour Matthieu Amiech, éditeur des éditions La Lenteur, présent au cours de la manifestation, « il est temps de faire le lien entre notre addiction aux smartphones et la destruction des services publics. Il n’y aura pas de changement social sans une remise en cause frontale de l’informatique ».
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RFID LA POLICE TOTALE
par Pièce et Main d’Oeuvre
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Pour une sobriété technologique
La croissance est-elle infinie ou insoutenable ? Philippe BIHOUIX
Philippe BIHOUIX, ingénieur centralien et spécialiste des ressources non renouvelables, balaye les promesses d’un monde technologique meilleur, d’abondance et de bonheur pour tous, du rêve d’énergies propres qui ne tiennent pas compte des limites de notre planète “fatiguée”. L’auteur du livre “Le bonheur était pour demain” esquisse des solutions moins naïves, que nous pouvons mettre en oeuvre dès maintenant. Les médias nous donnent des promesses de technologies toujours meilleures : progrès du numérique, smart-city, hyperloop avec Elon MUSK, conquête spatiale avec Jeff BEZOS, minage des astéroïdes, techno-esclaves grâce aux machines (robots, voitures autonomes), promesses trans-humanistes…. on nous promet un futur radieux. Mais ces promesses se heurtent à une autre réalité : problème climatique, effondrement de la biodiversité, ressources non renouvelables, pic de pétrole jusqu’à un point ou certaines personnes prédisent un effondrement de la civilisation industrielle. Alors, va t’on vers un monde d’abondance ou un monde de pénurie ? Le développement est-il infini ? Ou va t-il y avoir un effondrement ? Le débat est lancé !
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Olivier Rey : Leurres et malheurs du Transhumanisme
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Blanche Gardin « La technologie s’est accaparée nos rêves »
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Eric Sadin
Journal L’Humanité :
« LE TECHNO-CAPITALISME CHERCHE À EXPLOITER CHAQUE SÉQUENCE DE L’EXISTENCE »
Vendredi, 3 Avril, 2015
Dans le journal Libération, 22 mars 2015
«Il est impératif de contenir la puissance du technopouvoir»
Libération 20 octobre 2016
«L’anarcho-libéralisme numérique n’est plus tolérable»
Dans le Figaro, 6 janvier 2017
« La silicolonisation du monde nous mènera du rêve au cauchemar »
Sur France Culture, 4 août 2017
Peut-on encore protéger nos données personnelles
Nous recevons ce matin Eric Sadin, écrivain, philosophe, auteur de La silicolonisation du monde (L’échappée, 2016), La vie algorithmique. Critique de la raison numérique (L’échappée, 2015), La société de l’anticipation. Le web précognitif ou la rupture anthropologique (Inculte, 2011)
première partie: Écouter l’émission
seconde partie : Écouter l’émission
Article de Libération 22 oct 2018
Intelligence artificielle : «De plus en plus de spectres vont administrer nos vies»
Lire ici
Uzbek et Rica, novembre 2018
« La complémentarité homme-machine est une fable »
La Croix 13 janvier 2019
« L’intelligence artificielle engendre une mise au ban progressive de l’humain »
De la responsabilité des ingénieurs
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La technique ne sauvera pas le monde
10 mai 2019 /(Reporterre)
Dans « Le Bonheur était pour demain », l’ingénieur Philippe Bihouix démolit efficacement les illusions d’une réponse technologique à la crise écologique. Quant à l’économie circulaire, c’est un fourre-tout tout aussi vain. La vraie solution est d’aller vers la sobriété.
(…)
L’auteur sait de quoi il parle. Passé par l’école Centrale de Paris — le top des écoles d’ingénieurs — il est difficile de lui vendre du vent et de lui faire prendre des vessies pour des lanternes. Lorsqu’on fait miroiter, par exemple, les promesses des voitures intelligentes, synonymes de circulation fluide, d’accidents moins nombreux, Bihouix répond « augmentation des besoins en métaux » de toutes sortes et des « flux de données et d’informations ». Un million de voitures autonomes effectuant des trajets automatiques, calcule-t-il, exigeraient autant d’échanges de données que trois milliards de personnes connectées à leur mobile. « L’ordre de grandeur fait frémir », note-t-il avant de rappeler que le parc automobile mondial est de l’ordre du milliard. Si l’on y ajoute le flux de données engendrées demain par les « villes intelligentes » et les objets connectés qui vont avec (de la climatisation des bâtiments au distributeur de croquettes pour chats), un vertige saisit le lecteur en songeant aux data centers à construire pour gérer le tout. Sans doute, techniquement le défi n’est pas insurmontable mais il suppose de malmener encore un peu plus la planète Terre.
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« Nos cerveaux, Zones à Défendre prioritaires »
un texte de l’association Pièces et Main d’Oeuvre
« Et si on revenait à la bougie ?
Le noir bilan de la houille blanche »
par Pièces et Main d’Oeuvre
Cela fait 150 ans que ça dure. Depuis l’invention de la « Houille blanche » en 1869 à Grenoble, des générations d’opposants au despotisme de l’électro-industrie ont essuyé l’invective : « – Vous les opposants (passéistes/obscurantistes/conservateurs/écologistes), vous voulez revenir à la bougie ! »
Le mouvement anti-Linky, les pêcheurs du Tréport opposés aux éoliennes en mer et les habitants de Bure contre l’enfouissement de déchets nucléaires sous leurs pieds, font partie parmi tant d’autres de cette dernière vague d’humains à se faire ainsi apostropher par les Seigneurs du Progrès. À force, on finit par se demander si l’électrification de nos vies, de nos villes et campagnes, à l’échelle nationale et globale, fut un tel bienfait, et pour qui.
C’est ce que nous avons tâché de savoir, à partir de l’exemple grenoblois et de sa société emblématique, Gaz et électricité de Grenoble, fondée en 1903. Surprise. Nous avons découvert des paysans hostiles aux ravages des campagnes. Des citadins rétifs à la consommation et à l’électroménager, des populations indifférentes au « progrès », que les technocrates durent vaincre et convaincre à coup de lois, d’expropriations, de vente forcée, de propagande.
Entretien avec le Journal l’Age de Faire, mai 2019
L’Âge de Faire : Cela fait de nombreuses années que vous alertez sur « l’enfer vert » et
les dangers de la Smart City. J’ai l’impression – mais c’est à vous de me dire – que la
prise de conscience a pris une certaine ampleur grâce, ou à cause, de l’arrivée du Linky.
Avez-vous ressenti cela ? Et comment l’expliquez-vous ? Est-ce qu’on peut dire que
Linky, présenté comme « la première pierre des smart grids », a finalement mis à jour
aux yeux du grand public un projet global de société, celui des villes intelligentes et tout
ce qui va avec ?
PMO : L’incarcération de l’homme-machine dans le monde-machine : c’est ainsi que nous
avons résumé, depuis vingt ans, la trajectoire de l’emballement technologique. D’une part le
projet transhumaniste d’automachination de l’humain, d’autre part la « planète intelligente »
et ses déclinaisons, objets connectés, big data, smart city, smart home, etc. Les deux sont liés,
par l’interface électronique des individus avec leur « technotope » : le smartphone, clé
d’accès aux services urbains, administratifs, de santé, de consommation, laissera sans doute la
place à des dispositifs incorporés – plus « pratiques ». Le tout, désormais, sous la bannière
promotionnelle de la « transition écologique », en fait une transition numérique liberticide qui
n’a rien d’écologique : l’Enfer Vert.Quand nous expliquions le projet de « planète intelligente » conçu par IBM à la fin des années
2000, en prenant pour exemple l’arrivée imminente de compteurs d’électricité communicants,
on nous écoutait avec circonspection. Cela semblait improbable, ou trop abstrait. Comme
souvent, il a fallu que Linky soit déployé pour qu’une part de l’opinion s’y oppose. C’est ainsi
que les mouvements d’opposition réagissent au lieu d’anticiper, perdent le bénéfice de
l’avance et la force de l’élan. Mais c’est la règle : avant, on n’en est pas là, après on n’en est
plus là. Nous avons été les premiers heureusement surpris du mouvement de refus des
capteurs communicants, de son ampleur et de sa teneur.
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Des « boîtes noires » vont-elles bientôt « fliquer » les automobilistes quand ils seront au volant de leur voiture ?
France Info, 2 juin 2019
« Les nouveaux modèles de voitures particulières et d’utilitaires légers devront également être équipés d’un système d’urgence de maintien de la trajectoire et d’un système de freinage d’urgence. Ce dernier dispositif est capable de détecter une collision imminente et d’activer automatiquement le freinage d’un véhicule. Il est déjà obligatoire dans les camions et les bus.
Il faudra également que les constructeurs équipent leurs véhicules d’un « enregistreur de données d’événements » et d’un « avertisseur de somnolence et de perte d’attention du conducteur » et facilitent l’installation d’un « éthylomètre antidémarrage ». Pour les véhicules neufs de modèles déjà existants, ces nouvelles obligations ne s’imposeront qu’à compter de 2024.
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Pour la secrétaire générale de la Ligue de défense des conducteurs, l’enregistreur de données routières et le limiteur de vitesse intelligent sont des équipements « intrusifs ». « L’enregistreur de données, sorte de ‘boîte noire’, serait capable d’enregistrer diverses informations personnelles sur le véhicule et la conduite (vitesse, position GPS, état d’activation des aides à la conduite,…), estime-t-elle. Le limiteur de vitesse intelligent, quant à lui, serait un dispositif qui s’adapterait automatiquement aux limitations de vitesse, sans laisser de latitude au conducteur
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Un capitalisme de surveillance
votre brosse à dent vous espionne
par Shoshana Zuboff
Lecture audio de l’article du Monde Diplomatique de janvier 2019
L’industrie numérique prospère grâce à un principe presque enfantin : extraire les données personnelles et vendre aux annonceurs des prédictions sur le comportement des utilisateurs. Mais, pour que les profits croissent, le pronostic doit se changer en certitude. Pour cela, il ne suffit plus de prévoir : il s’agit désormais de modifier à grande échelle les conduites humaines.
Objets connectés, humains chômeurs.
De l’utopie numérique au choc social.
Le Monde Diplomatique août 2014
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Philippe Bihouix : « Il faut réduire les besoins à la source »
Revue du Comptoir, 16 février 2018
Diplômé de l’École centrale de Paris, Philippe Bihouix est actuellement ingénieur spécialiste des questions énergétiques et membre de l’Institut Momentum. Auteur ou co-auteur de plusieurs ouvrages, dont « L’âge des low techs » et « Le désastre de l’école numérique » (avec Karine Mauvilly), sa spécialité et ses divers travaux l’ont amené à s’intéresser à la notion de décroissance et à une réflexion plus globale à propos du futur de nos sociétés. Avec nous, il a accepté de revenir sur ses livres et sur son parcours, en évoquant des sujets comme la convivialité, l’effondrement de notre système ou Internet.
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Philippe Vion-Dury : « Le vrai visage de la Silicon Valley, c’est celui du capitalisme prédateur »
Revue du Comptoir, 28 octobre 2016
« Depuis ses origines, le libéralisme désire substituer “l’administration des choses” au “gouvernement des hommes”. La société numérique est-elle finalement l’aboutissement total de la logique libérale ?
(…) L’alliance entre Wall Street et la Silicon Valley est facilitée par une résonance entre le capitalisme libéral et la “société numérique” imaginée par les cybernéticiens : tous deux reposent sur une axiomatique des systèmes auto-régulés, tous deux envisagent les hommes de manière non-humaine, tous deux se placent dans une perspective saint-simonienne et envisagent, vous l’avez dit, le bon gouvernement comme une « saine administration des choses » qui se ferait par l’application de lois (économiques, communicationnelles, etc), et tous deux haïssent, en conséquence, le politique, l’humain, l’indétermination, le hasard, l’erreur ou l’affect. »
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L’Atelier Paysan
Il s’agit donc pour les paysans de retrouver de la souveraineté, de la capacité de choix et de protection par rapport aux propositions qui viennent en tir groupé des acteurs historiques de l’industrialisation de l’agriculture (Instituts de recherche, Instituts techniques, développement agricole, industriels), et qui visent toutes l’agriculture totale ou la smart agriculture. Une agriculture dont le rêve est de se débarrasser de tout déterminisme naturel ou humain, avec l’aide de la technologie (calcul et automation).
Le plaidoyer a été publié en novembre 2016 :
http://www.latelierpaysan.org/Pour-une-souverainete-technologique-des-paysans
POUR UNE HISTOIRE CRITIQUE DE LA MACHINE AGRICOLE : CHRONIQUES VISUELLES
Quelques conférences sur le sujet :
Frederick Lemarchand : Les processus d’innovation et l’injonction au progrès
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Smart agriculture
Après le smartphone, la smart-agriculture
Emission Terre à Terre de Ruth Stegazy, France Culture, émission du 23 janvier 2016
« Monsanto veut se débarrasser de son nom, trop critiqué. On pourrait les appeler « Démonsanto » ?, dixit Pat Mooney, directeur du groupe canadien ETC (Erosion, Technologie et Concentration).
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Les Français toujours réticents vis-à-vis des objets connectés
(étude de décembre 2018)
Si, pour certains, la maison connectée est l’avenir du bâtiment, sa perception par les ménages Français reste très mitigée. Pour preuve, Promotelec, dans sa dernière étude menée avec l’institut Sociovision, révèle que 57% de la population est hostile ou indifférente aux objets connectés pour l’habitat. Le point sur les principaux enseignements de cette enquête.
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Alain Damasio, écrivain
sur France Culture
Contributeur d’un Eloge des mauvaises herbes (Les Liens qui libèrent, 2018) et du recueil Au bal des actifs : Demain le travail, une anthologie parue en 2017 à La Volte, maison d’édition indépendante qu’il a co-créée, Alain Damasio est surtout connu pour son roman fondateur, La Zone du Dehors (1999, réédité par La Volte en 2007).
Cette œuvre présentée comme la suite de 1984 (1949) de George Orwell est riche d’un univers propre, dépeignant une société de contrôle où les catégories sociales sont organisées en un système de notation qui transparaît jusque dans le nom des individus.
Comment prendre la mesure de ce qui nous arrive ? La technologie va-t-elle, si ce n’est pas déjà fait, changer nos vies et nous changer, dans notre rapport au corps, à autrui, à nous-mêmes? Quels possibles, quelles limites, quels dangers aussi, de l’utopie transhumaniste?
Voir ici :
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« Smartphone, pourquoi il rend con »
article de Charlie Hebdo au sujet du livre « Le troisième cerveau. Petite phénoménologie du smartphone » de Pierre Marc de Biasi, CNRS édition
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Fiction « Monde connecté, corps malades »
un conseil municipal débat des champs électromagnétiques, des compteurs communicants et de l'(in)intelligence artificielle, par le collectif du Vallon
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« Les Allumeurs de réverbères »
collectif du Saint-Affricain
présente
« L’œuf des poulettes, chroniques du poulailler n.4 »
consacrée au transhumanisme et à l’intelligence artificielle.
Pièce et Main d’Oeuvre et Eric Sadin sont la source de cette chronique.
Un collège-lycée contraint illégalement des enfants à être traçables en permanence
30 juillet 2018 – Il y a dix jours, une lycéenne de l’établissement scolaire privé Rocroy Saint-Vincent de Paul, à Paris, a révélé un changement du règlement intérieur de l’établissement. À compter de la rentrée, chaque collégien et lycéen devra porter sur lui un porte-clef fourni à l’établissement par la start-up française New School et qui permettra de localiser l’élève via une puce Bluetooth intégrée. Voici le résultat de notre analyse juridique et technique de ce système, concluant à son illégalité.
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François Jarrige
« Il faut encourager et militer pour une baisse massive des consommations d’énergie »
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5G, école numérique,
électro-hypersensibilité :
courrier envoyé aux parlementaires, sections locales des syndicats de l’enseignement, fédérations des parents d’élèves, section d’ATTAC et de la CLCV
par la Fédération pour la vie et la Sauvegarde des Grands Causses, les collectifs aveyronnais du Sud-Ouest Aveyron, du Saint-Affricain, du Nord-Aveyron, de Millau, du Vallon, 15 décembre 2018
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Champs électromagnétiques
ce qu’il faut savoir
prospectus à télécharger sur la 5G, la WIFi, l’électricité, les normes et l’industrie du doute….
à compléter par le prospectus à télécharger sur les écrans, les enfants et les champs électromagnétiques:
Télécharger ici
L’association Next-up présente Jeremy Johnson
Appel pour nous avertir sur les dangers des rayonnements du sans fil
Michel Lepesant
(p)artisan de la décroissance
nous explique pourquoi il est urgent de penser de manière politique notre quotidien fait d’ordinateurs, de téléphones portables et d’intelligences artificielles.
Interview sur Mr Mondialisation.
Lire ici. La dynamique technicienne nous fait entrer dans l’ère de l’obsolescence du choix
Ces jouets qui nous espionnent
Le Figaro : L’enceinte connectée Google Home Mini espionnait ses utilisateurs
Le Figaro : Les poupées connectées, des espionnes au pied du sapin
Ces jeux qui nous espionnent.
Voir sur la santé et les objets connectés le dossier de synthèse sur les effets non-thermiques des CEM