Projet d’implantation d’une centrale photovoltaïque au sol sur une ancienne carrière à BALSAC
Enquête publique du 11 janvier au 10 février 2021
O B S E R V A T I O N S du Comité Causse Comtal
Le COMITE CAUSSE COMTAL est une association agréée de protection de l’environnement qui s’intéresse particulièrement aux questions énergétiques.
Nous avons examiné attentivement le dossier d’enquête publique relatif au projet de centrale solaire photovoltaïque au sol de la VSB ENERGIES NOUVELLES lieu dit ‘Lacau’ commune de DRUELLE-BALSAC
. Nous nous sommes également rendus sur le site le 4 février 2021
Remarques préalables :
- En France 88% de l’énergie consommée provient encore de ressources non renouvelables (uranium, pétrole, gaz, charbon).
- D’une part, ces ressources tendent à s’épuiser rapidement et d’autre part elles portent de très graves atteintes irréversibles à l’environnement et à la santé des citoyens (changements climatiques, pollutions diverses …).
- Au sein de l’Union européenne, la France occupait la seizième position en 2018 pour la part d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie.
- En 2019, en France, la part des énergies renouvelables était de 12% .Sur ce point, nous sommes très loin de l’objectif relatif aux énergies renouvelables fixé à 23 %. (loi Grenelle)
Il est donc urgent de mettre en place une politique qui soit capable d’affronter les lobbies du pétrole et du nucléaire, en favorisant au maximum les économies d’énergie et en développant très largement la production des énergies renouvelables.
A première vue, il semblerait que ce soit contradictoire pour une association de protection de l’environnement d’aller à l’encontre d’une quelconque production à partir des énergies renouvelables. Mais serait-ce une raison suffisante pour accepter n’importe quel projet de production d’énergie, n’importe où et n’importe comment ?
Nous estimons que ces projets devraient être portés et gérés par des organismes publics, plus enclins à fournir de l’énergie électrique aux collectivités et à garantir à tous un même accès à cette énergie.
1/ Un accès au site impossible
Le jeudi 4 février, nous nous sommes rendus sur le site. A chaque bout du chemin Il y a un panneau qui informe sur l’enquête en cours ; une distance de 1300 mètres sépare ces deux panneaux, sans vraiment préciser où se trouve le terrain concerné par la future exploitation. De plus toute la zone de l’ancienne carrière et de celle exploitée actuellement est cachée par un talus et interdite d’accès (voir photos ci-dessous)
Il est inadmissible que le public ne puisse pas avoir accès au site du projet et qu’il doive se fier uniquement au contenu du dossier d’enquête.
Extrait du dossier Complément Avis de la MRae (p 53)
« 4 Caractéristiques techniques du projet
Chiffres clés
Nombre prévisionnel de panneaux photovoltaïques : 18496 ha; »
18 469 ha soit environ 185 km² !!
Même si l’erreur est grossière avec la confusion entre le nombre de panneaux et leur surface, nous pouvons émettre des réserves sur le sérieux du dossier
2/ Des mesures de protection insuffisantes
Extrait du dossier Complément Avis de la MRae ( p 308 à 310)
« 9 Description des mesures pour éviter, réduire, voire compenser
9.2.6 Impacts résiduels sur les oiseaux
Un bande minimum de retrait de 5 m du front de taille facilitera la réalisation des travaux et garantira la préservation des fronts de taille »
Notre avis :
La distance de 5 mètres nous parait insuffisante pour protéger les nidifications dans les fronts de taille au nord et à l’ouest, principalement pour les espèces protégées il faudrait agrandir la bande de retrait jusqu’à au moins 10m,
Extrait du dossier Complément Avis de la MRae ( p 294- 295)
« 7 Suivis, contrôles et évaluations de l’efficacité des mesures
Objectif : …. Afin de vérifier leur bon respect, un audit et un encadrement environnemental peuvent être mis en place….
Mesure 18. Visites de site au démarrage de l’exploitation (MA)
…. Celui-ci pourra être mené sur 5 ans, période à l’issue de laquelle les milieux devraient s’être stabilisés. …
..Un écologue assistera à toutes les phases afin de garantir la bonne intégration des enjeux écologiques. Ces missions sont récapitulées en suivant
Objectif(s) : Suivre les différentes phases du projet pour s’assurer que les entreprises en charge des travaux limitent au maximum leurs effets sur les milieux naturels et que les mesures proposées soient respectées et mises en œuvre. »
Notre avis
Pour assurer un bon suivi des différentes phases du projet nous demandons que les associations de protection de l’environnement soient associées au travail de l’écologue
Nous demandons aussi que les visites du site soient prévues durant toute la période d’exploitation et pas seulement les cinq premières années.
Extrait du dossier Complément Avis de la MRae ( p 63)
« 5.3 Phase de démantèlement
En ce qui concerne le démantèlement et la remise en état du site :
- VSB énergies nouvelles estime ce coût à environ 377 000 € ; »
Notre avis
L’évolution de la réglementation sur la valorisation des déchets impliquera une augmentation des coûts.
Nous estimons que la somme à provisionner devrait être plus importante au minimum
500 00 euros.
CONCLUSION
Le Comité Causse Comtal est favorable au développement des énergies renouvelables et notamment de l’énergie photovoltaïque.
S’agissant des centrales photovoltaïques au sol, nous refusons qu’elles s’implantent dans des zones agricoles ou naturelles.
Ce projet ne sera réalisé ni en zone agricole ni en zone naturelle, mais à l’emplacement d’une ancienne carrière. Le choix du site paraîtrait donc judicieux, mais l’impossibilité d’accéder au site ne nous a pas permis de vérifier les caractéristiques de l’étude d’impact.
Nous demandons qu’une bande de retrait d’au moins 10mètres soit prévue pour protéger les nidifications dans les fronts de taille au nord et à l’ouest
Nous demandons que des associations de protection de l’environnement participent au travail de l’écologue durant toutes les phases du projet (travaux, exploitation, démantèlement)
Nous demandons que le pétitionnaire s’engage à provisionner une somme de 500 00 euros au minimum pour le démantèlement.
Nous demandons que le pétitionnaire s’engage également à ne pas utiliser de pesticides sur l’ensemble de la parcelle, y compris dans les haies situées à l’extérieur des clôtures.
Nous émettons toutefois, et malgré que l’accès au site soit impossible, un avis favorable, sous réserve de réponses favorables à nos demandes, à ce projet qui permettrait la production d’une quantité non négligeable d’électricité d’origine renouvelable.